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DEPUIS L’EXIL. — 1877.

Mais élargissons l’horizon, regardons l’Europe, regardons les nations, et, en même temps que nous démontrons la solidarité de nos villes, constatons, citoyens, au profit de la civilisation, tous les symptômes de la concorde humaine.

Ces symptômes éclatent de toutes parts.

Comme je le disais en commençant, à l’heure troublée où nous sommes, les phénomènes inquiétants viennent des rois, les phénomènes rassurants viennent des peuples.

Au-dessous du grondement bestial de la guerre déchaînée il y a sept ans par deux empereurs, au-dessous des menaces de carnage et de dévastation à chaque instant renouvelées, quelquefois même réalisées en partie, témoin l’assassinat de la Bulgarie par la Turquie, au-dessous de la mobilisation des armées, au-dessous de tout ce sombre tumulte militaire, on sent une immense volonté de paix.

Je le répète et j’y insiste, qui veut la guerre ? Les rois. Qui veut la paix ? Les peuples.

Il semble qu’en ce moment une bataille étrange se prépare entre la guerre, qui est la volonté du passé, et la paix, qui est la volonté du présent. (Applaudissements.)

Citoyens, la paix vaincra.

Ce triomphe de l’avenir, il est visible dès aujourd’hui, il approche, nous y touchons. Il s’appellera l’Exposition de 1878. Qu’est-ce en effet qu’une Exposition internationale ? C’est la signature de tous les peuples mise au bas d’un acte de fraternité. C’est le pacte des industries s’associant aux arts, des sciences encourageant les découvertes, des produits s’échangeant avec les idées, du progrès multipliant le bien-être, de l’idéal s’accouplant au réel. C’est la communion des nations dans l’harmonie qui sort du travail. Lutte, si l’on veut, mais lutte féconde ; éblouissante mêlée des travailleurs qui laisse derrière elle, non la mort, mais la vie, non des cadavres, mais des chefs-d’œuvre ; bataille superbe où il n’y a que des vainqueurs. (Longs applaudissements.)

Ce spectacle splendide, il est juste que ce soit Paris qui le donne au monde.