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DEPUIS L’EXIL. — PARIS.

marcher à la tête du mouvement social, et vous êtes le représentant le plus illustre de ses principes.

Vous avez eu des consolations pour tous les proscrits et des indignations contre tous les proscripteurs.

Nous avons gardé le souvenir de votre noble conduite à Bruxelles envers les réfugiés.

Nous n’avons pas oublié que vous avez accepté le contrat qui lie le députés et ses mandants.

Cher et illustre citoyen, la période que nous traversons est ardue et solennelle.

Les principes de la démocratie radicale, d’où est sortie la révolution française, les partisans du servage et de l’ignorance s’efforcent d’en retarder l’avénement. Après avoir essayé de nous compromettre, ils s’évertuent à nous diviser.

Devant le scrutin qui demain va s’ouvrir, il ne faut pas que notre imposante majorité soit scindée par des divisions.

Nous avons voulu faire un choix devant lequel toute compétition s’efface ; nous avons résolu de vous offrir nos suffrages pour le siége vacant dans le département du Rhône.

Cette candidature, qui vous est offerte par la démocratie lyonnaise et radicale, veuillez nous faire connaître si vous l’acceptez.

Recevez, cher et illustre citoyen, le salut fraternel que nous vous adressons.

(Suivent les signatures.)

M. Victor Hugo a répondu :

Hauteville-House, 30 mars 1873.
Honorables et chers concitoyens,

Je tiendrais à un haut prix l’honneur de représenter l’illustre ville de Lyon, si utile dans la civilisation, si grande dans la démocratie.

J’ai écrit : Paris est la capitale de l’Europe, Lyon est la capitale de la France.

La lettre collective que vous m’adressez m’honore ; je