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DEPUIS L’EXIL. — PARIS.

arriverez de l’orient ; vous aurez pour étendard l’aurore ; vous serez des hommes éclairants ; les porte-drapeau d’aujourd’hui sont les porte-lumière. Soyez suivis et bénis par l’acclamation humaine, vous qui, après tant de désastres et tant de violences, le flambeau de la civilisation à la main, allez de la terre où naquit Jésus-Christ à la terre où naquit John Brown !

Que la civilisation, qui se compose d’activité, de concorde et de mansuétude, soit satisfaite. Le rapprochement des deux grandes républiques ne sera pas perdu ; notre politique s’en améliorera. Un souffle de clémence dilatera les cœurs. Les deux continents échangeront non seulement leurs produits, leurs commerces, leurs industries, mais leurs idées, et les progrès dans la justice aussi bien que les progrès dans la prospérité. L’Amérique, en présence des esclaves, a imité de nous ce grand exemple, la délivrance ; et nous, en présence des condamnés de la guerre civile, nous imiterons de l’Amérique ce grand exemple, l’amnistie. (Sensation. — Applaudissements. — Vive l’amnistie !)

Que la paix soit entre les hommes ! (Longue acclamation. — Vive Victor Hugo ! — Vive la république !)