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DEPUIS L’EXIL. — BRUXELLES.

m. d’anethan, ministre des affaires étrangères. — Oui[1].

m. jottrand. — … Signé de lui ? Avez-vous la preuve que, pour le triomphe de sa personnalité, il ait été prêt à plonger notre pays dans l’abîme de la lutte entre classes ?

Si vous pouviez fournir cette preuve, je déclarerais que l’expulsion a été méritée. Mais cette preuve, vous ne pouvez nous la donner ; je me défie de vos paroles, et, en conséquence, je voterai l’ordre du jour.

À la suite de cette discussion dans laquelle le ministre et le bourgmestre ont reproduit leurs affirmations mensongères, dont ferait justice l’enquête judiciaire éludée par le gouvernement belge, la Chambre a voté sur l’ordre du jour proposé par M. Defuisseaux.

Elle l’a rejeté à la majorité de 81 voix contre 5.

Ont voté pour :

MM. Couvreur.

MM. Defuisseaux.

MM. Demeur.

MM. Guillery.

MM. Jottrand.


§ 6
À M. le Rédacteur de lIndépendance belge.
Bruxelles, 1er juin 1871.
Monsieur,

Je viens de lire la séance de la Chambre. Je remercie les hommes éloquents qui ont défendu, non pas moi qui ne suis rien, mais la vérité qui est tout. Quant à l’acte ministériel qui me concerne, j’aurais voulu garder le silence. Un expulsé doit être indulgent. Je dois répondre cependant

  1. C’est faux.