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À MM. MEURICE ET VACQUERIE.

De là, la résistance de toutes les grandes consciences.

Non, la ville de la science ne peut pas être menée par l’ignorance ; non, la ville de l’humanité ne peut pas être gouvernée par le talion ; non, la ville de la clarté ne peut pas être conduite par la cécité ; non, Paris, qui vit d’évidence, ne peut pas vivre de confusion ; non, non, non !

La Commune est une bonne chose mal faite.

Toutes les fautes commises se résument en deux malheurs : mauvais choix du moment, mauvais choix des hommes.

Ne retombons jamais dans ces démences. Se figure-t-on Paris disant de ceux qui le gouvernent : Je ne les connais pas ! Ne compliquons pas une nuit par l’autre ; au problème qui est dans les faits, n’ajoutons pas une énigme dans les hommes. Quoi ! ce n’est pas assez d’avoir affaire à l’inconnu ; il faut aussi avoir affaire aux inconnus !

L’énormité de l’un est redoutable ; la petitesse des autres est plus redoutable encore.

En face du géant il faudrait le titan ; on prend le myrmidon !

L’obscure question sociale se dresse et grandit sur l’horizon avec des épaississements croissant d’heure en heure. Toutes nos lumières ne seraient pas de trop devant ces ténèbres.

Je jette ces lignes rapidement. Je tâche de rester dans le vrai historique.

Je conclus par où j’ai commencé. Finissons-en.

Dans la mesure du possible, concilions les idées et réconcilions les hommes.

Des deux côtés on devrait sentir le besoin de s’entendre, c’est-à-dire de s’absoudre.

L’Angleterre admet des privilèges, la France n’admet que des droits ; là est essentiellement la différence entre la monarchie et la république. C’est pourquoi, en regard des privilèges de la cité de Londres, nous ne réclamons que le droit de Paris. En vertu de ce droit, Paris