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À MM. MEURICE ET VACQUERIE.

la superstition païenne, jetons bas l’Alhambra qui rappelle la superstition mahométante, jetons bas le Colisée qui rappelle ces fêtes atroces où les bêtes mangeaient les hommes, jetons bas les Pyramides qui rappellent et éternisent d’affreux rois, les Pharaons, dont elles sont les tombeaux ; jetons bas tous les temples à commencer parle Rhamseïon, toutes les mosquées à commencer par Sainte-Sophie, toutes les cathédrales à commencer par Notre-Dame. En un mot, détruisons tout ; car jusqu’à ce jour tous les monuments ont été faits par la royauté et sous la royauté, et le peuple n’a pas encore commencé les siens. Détruire tout, est-ce là ce qu’on veut ? Évidemment non. On fait donc ce qu’on ne veut pas faire. Faire le mal en le voulant faire, c’est la scélératesse ; faire le mal sans le vouloir faire, c’est l’ignorance.

La Commune a la même excuse que l’Assemblée, l’ignorance.

L’ignorance, c’est la grande plaie publique. C’est l’explication de tout le contre-sens actuel.

De l’ignorance naît l’inconscience. Mais quel danger !

Dans la nuit on peut aller à des précipices, et dans l’ignorance on peut aller à des crimes.

Tel acte commence par être imbécile et finit par être féroce.

Tenez, en voici un qui s’ébauche, il est monstrueux ; c’est le décret des otages.

Tous les jours, indignés comme moi, vous dénoncez à la conscience du peuple ce décret hideux, infâme point de départ des catastrophes. Ce décret ricochera contre la république. J’ai le frisson quand je songe à tout ce qui peut en sortir. La Commune, dans laquelle il y a, quoi qu’on en dise, des cœurs droits et honnêtes, a subi ce décret plutôt qu’elle ne l’a voté. C’est l’œuvre de quatre ou cinq despotes, mais c’est abominable. Emprisonner des innocents et les rendre responsables des crimes d’autrui, c’est faire du brigandage un moyen de gouvernement. C’est de