intègre éloquence de Louis Blanc, rien de ce que nous voyons ne serait arrivé, il n’y eût pas eu de 18 mars.
Du reste, je ne veux pas aggraver le tort de la majorité royaliste.
On pourrait presque dire : c’est sa faute, et ce n’est pas sa faute.
Qu’est-ce que la situation actuelle ? un effrayant malentendu.
Il est presque impossible de s’entendre.
Cette impossibilité, qui n’est, selon moi, qu’une difficulté, vient de ceci :
La guerre, en murant Paris, a isolé la France. La France, sans Paris, n’est plus la France. De là l’Assemblée, de là aussi la Commune. Deux fantômes. La Commune n’est pas plus Paris que l’Assemblée n’est la France. Toutes deux, sans que ce soit leur faute, sont sorties d’un fait violent, et c’est ce fait violent qu’elles représentent. J’y insiste, l’Assemblée a été nommée par la France séparée de Paris, la Commune a été nommée par Paris séparé de la France. Deux élections viciées dans leur origine. Pour que la France fasse une bonne élection, il faut qu’elle consulte Paris ; et pour que Paris s’incarne vraiment dans ses élus, il faut que ceux qui représentent Paris représentent aussi la France. Or évidemment l’assemblée actuelle ne représente pas Paris qu’elle fuit, non parce qu’elle le hait, mais, ce qui est plus triste, parce qu’elle l’ignore. Ignorer Paris, c’est curieux, n’est-ce pas ? Eh bien, nous autres, nous ignorons bien le soleil. Nous savons seulement qu’il a des taches. C’est tout ce que l’Assemblée sait de Paris. Je reprends. L’Assemblée ne reflète point Paris, et de son côté la Commune, presque toute composée d’inconnus, ne reflète pas la France. C’est cette pénétration d’une représentation par l’autre qui rendrait la conciliation possible ; il faudrait dans les deux groupes, assemblée et commune, la même âme, France, et le même cœur, Paris. Cela manque. De là le refus de s’entendre.