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DÉMISSION DE VICTOR HUGO.

m. le président. — M. Louis Blanc a la parole.

m. louis blanc. — Messieurs, je n’ai qu’un mot à dire.

À ceux d’entre nous qui sont plus particulièrement en communion de sentiments et d’idées avec Victor Hugo, il est commandé de dire bien haut de quelle douleur leur âme a été saisie…

Voix à gauche. — Oui ! oui ! c’est vrai !

m. louis blanc. — En voyant le grand citoyen, l’homme de génie dont la France est fière, réduit à donner sa démission de membre d’une Assemblée française…

Voix à droite. — C’est qu’il l’a bien voulu.

m. le duc de marmier. — C’est par sa volonté !

m. louis blanc. — C’est un malheur ajouté à tant d’autres malheurs… (mouvements divers) que cette voix puissante ait été étouffée… (Réclamations sur un grand nombre de bancs.)

m. de tillancourt. — La voix de M. Victor Hugo a constamment été étouffée !

Plusieurs membres. — C’est vrai ! c’est vrai !

m. louis blanc. — Au moment où elle proclamait la reconnaissance de la patrie pour d’éminents services.

Je me borne à ces quelques paroles. Elles expriment des sentiments qui, j’en suis sûr, seront partagés par tous ceux qui chérissent et révèrent le génie combattant pour la liberté. (Vive approbation sur plusieurs bancs à gauche.)

m. schœlcher. — Louis Blanc, vous avez dignement exprimé nos sentiments à tous.

À gauche. — Oui ! oui ! — Très bien !


Caprera, 11 avril 1870.
« Mon cher Victor Hugo,

« J’aurais dû plus tôt vous donner un signe de gratitude pour l’honneur immense dont vous m’avez décoré à l’Assemblée de Bordeaux.