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DEPUIS L’EXIL. — BORDEAUX.

m. le général ducrot. — Je proteste contre des paroles qui sont un outrage… (À la tribune ! à la tribune !)

m. victor hugo. — Il est impossible… (Les cris : À l’ordre ! continuent.)

Un membre. — Retirez vos paroles. On ne vous les pardonne pas.

(Un autre membre à droite se lève et adresse à l’orateur des interpellations qui se perdent dans le bruit.)

m. le président. — Veuillez vous asseoir !

Le même membre. — À l’ordre ! Rappelez l’orateur à l’ordre !

m. le président. — Je vous rappellerai vous-même à l’ordre, si vous continuez à le troubler. (Très bien ! très bien !) Je rappellerai à l’ordre ceux qui empêcheront le président d’exercer sa fonction. Je suis le juge du rappel à l’ordre.

Sur plusieurs bancs à droite. — Nous le demandons, le rappel à l’ordre !

m. le président. — Il ne suffit pas que vous le demandiez. (Très bien ! — Interpellations diverses et confuses.)

m. de chabaud-latour. — Paris n’a pas été vaincu, il a été affamé. (C’est vrai ! c’est vrai ! — Assentiment général. )

m. le président. — Je donne la parole à M. Victor Hugo pour s’expliquer, et ceux qui l’interrompront seront rappelés à l’ordre. (Très bien !)

m. victor hugo. — Je vais vous satisfaire, messieurs, et aller plus loin que vous. (Profond silence.)

Il y a trois semaines, vous avez refusé d’entendre Garibaldi…

Un membre. — Il avait donné sa démission !

m. victor hugo. — Aujourd’hui vous refusez de m’entendre. Cela me suffit. Je donne ma démission. (Longues rumeurs. — Non ! non ! — Applaudissements à gauche.)

Un membre. — L’Assemblée n’accepte pas votre démission !

m. victor hugo. — Je l’ai donnée et je la maintiens.