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DEPUIS L’EXIL. — BORDEAUX.

Puisque la Lorraine et l’Alsace ne peuvent désormais nommer d’autres représentants, ceux-ci doivent être maintenus. Ils doivent être maintenus indéfiniment, dans les assemblées nationales qui se succéderont, jusqu’au jour, prochain nous l’espérons, où la France reprendra possession de la Lorraine et de l’Alsace, et où cette moitié de notre cœur nous sera rendue.

En résumé,

Si nous souffrons que nos honorables collègues alsaciens et lorrains se retirent, nous aggravons le traité.

La France va dans la concession plus loin que la Prusse dans l’extorsion. Nous offrons ce qu’on n’exige pas. Il importe que dans l’exécution forcée du traité rien de notre part ne ressemble à un consentement. Subir sans consentir est la dignité du vaincu.

Par tous ces motifs, sans préjuger les résolutions ultérieures que pourra leur commander leur conscience,

Croyant nécessaire de réserver les questions qui viennent d’être indiquées,

Les représentants soussignés invitent leurs collègues de l’Alsace et de la Lorraine à reprendre et à garder leurs siéges dans l’Assemblée.