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LE BANQUET DES ENFANTS

mes petits enfants indigents. Voici l’hiver ; je ne serais pas fâché de donner des vêtements à ceux qui sont en haillons et d’offrir des souliers à ceux qui vont pieds nus. Votre publication m’y aidera. Ceci m’absout d’y consentir. J’avoue que je n’eusse jamais imaginé que mes dessins, comme vous voulez bien les appeler, pussent attirer l’attention d’un éditeur connaisseur tel que vous, et d’un artiste tel que M. Paul Chenay ; que votre volonté s’accomplisse ; ils se tireront comme ils pourront du grand jour pour lequel ils n’étaient point faits ; la critique a sur eux désormais un droit dont je tremble pour eux ; je les lui abandonne ; je suis sûr toujours que mes chers petits pauvres les trouveront très bons.

Publiez donc ces dessins, monsieur Castel, et recevez tous mes vœux pour votre succès.

Victor Hugo