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III

CONGRÈS DE LA PAIX

à lausanne
Bruxelles, 4 septembre 1869.
Concitoyens des États-Unis d’Europe,

Permettez-moi de vous donner ce nom, car la république européenne fédérale est fondée en droit, en attendant qu’elle soit fondée en fait. Vous existez, donc elle existe. Vous la constatez par votre union qui ébauche l’unité. Vous êtes le commencement du grand avenir.

Vous me conférez la présidence honoraire de votre congrès. J’en suis profondément touché.

Votre congrès est plus qu’une assemblée d’intelligences ; c’est une sorte de comité de rédaction des futures tables de la loi. Une élite n’existe qu’à la condition de représenter la foule ; vous êtes cette élite-là. Dès à présent, vous signifiez à qui de droit que la guerre est mauvaise, que le meurtre, même glorieux, fanfaron et royal, est infâme, que le sang humain est précieux, que la vie est sacrée. Solennelle mise en demeure.

Qu’une dernière guerre soit nécessaire, hélas ! je ne suis, certes, pas de ceux qui le nient. Que sera cette guerre ? Une guerre de conquête. Quelle est la conquête à faire ? La liberté.