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II

AUX CINQ RÉDACTEURS-FONDATEURS

du rappel[1]

Chers amis,

Ayant été investi d’un mandat, qui est suspendu, mais non terminé, je ne pourrais reparaître, soit à la tribune, soit dans la presse politique, que pour y reprendre ce mandat au point où il a été interrompu, et pour exercer un devoir sévère, et il me faudrait pour cela la liberté comme en Amérique. Vous connaissez ma déclaration à ce sujet, et vous savez que, jusqu’à ce que l’heure soit venue, je ne puis coopérer à aucun journal, de même que je ne puis accepter aucune candidature. Je dois donc demeurer étranger au Rappel.

Du reste, pour d’autres raisons, résultant des complications de la double vie politique et littéraire qui m’est imposée, je n’ai jamais écrit dans l’Événement. L’Événement, en 1851, tirait à soixante-quatre mille exemplaires.

Ce vivant journal, vous allez le refaire sous ce titre : le Rappel.

Le Rappel. J’aime tous les sens de ce mot. Rappel des principes, par la conscience ; rappel des vérités, par la philosophie ; rappel du devoir, par le droit ; rappel des

  1. Paul Meurice, Auguste Vacquerie, Henri Rochefort, Charles Hugo, François Hugo.