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NOTES. — ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE.

nente, métropolitaine, à laquelle viendront aboutir toutes les recherches, toutes les enquêtes, tous les documents, toutes les solutions. Toutes les spécialités économiques, toutes les opinions même, devront être représentées dans cette commission, qui fera les travaux préparatoires ; et, à mesure qu’une idée praticable se dégagera de ses travaux, l’idée sera portée à l’assemblée qui en fera une loi. Le code de l’assistance et de la prévoyance sociale se construira ainsi pièce à pièce avec des solutions diverses, mais avec une pensée unique. Il ne faut pas disperser les études ; tout ce grand ensemble veut être coordonné. Il ne faut pas surtout séparer l’assistance de la prévoyance. Il ne faut pas étudier à part les questions d’hospices, d’hôpitaux de refuges, etc. Il faut mêler le travail à l’assistance, ne rien laisser dégénérer en aumône. Il y a aujourd’hui dans les masses de la souffrance ; mais il y a aussi de la dignité. Et c’est un bien. Le travailleur veut être traité, non comme un pauvre, mais comme un citoyen. Secourez-les en les élevant.

C’est là, messieurs, le sens de la proposition de M. de Melun, et je m’y associe avec empressement.

Un dernier mot. Vous venez de vaincre ; maintenant savez-vous ce qu’il faut que vous fassiez ? Il faut, vous majorité, vous assemblée, montrer votre cœur à la nation, venir en aide aux classes souffrantes par toutes les lois possibles, sous toutes les formes, de toutes les façons, ouvrir les ateliers et les écoles, répandre la lumière et le bien-être, multiplier les améliorations matérielles et morales, diminuer les charges du pauvre, marquer chacune de vos journées par une mesure utile et populaire ; en un mot, dire à tous ces malheureux égarés qui ne vous connaissaient pas et qui vous jugeaient mal : — Nous ne sommes pas vos vainqueurs, nous sommes vos frères.



NOTE 3

la loi sur l’enseignement
Bureaux. — Juin 1849.

M. Victor Hugo. — Je parle sur la loi. Je l’approuve en ce qu’elle contient un progrès. Je la surveille en ce qu’elle peut contenir un péril.

Le progrès, le voici. Le projet installe dans l’enseignement deux choses qui y sont nouvelles et qui sont bonnes, l’autorité de l’état