avons eu Napoléon le Grand, il faut que nous ayons Napoléon le Petit ! (La gauche applaudit, la droite crie. La séance est interrompue pendant plusieurs minutes. Tumulte inexprimable.)
À gauche. — Monsieur le président, nous avons écouté M. Berryer ; la droite doit écouter M. Victor Hugo. Faites taire la majorité.
M. Savatier-Laroche. — On doit le respect aux grands orateurs. (À gauche : Très bien !)
M. de la Moskowa[1]. — M. le président devrait faire respecter le gouvernement de la république dans la personne du président de la république.
M. Lepic[2]. — On déshonore la république !
M. de la Moskowa. — Ces messieurs crient : Vive la république ! et insultent le président.
M. Ernest de Girardin. — Napoléon Bonaparte a eu six millions de suffrages ; vous insultez l’élu du peuple ! (Vive agitation au banc des ministres. — M. le président essaye en vain de se faire entendre au milieu du bruit.)
M. de la Moskowa. — Et, sur les bancs des ministres, pas un mot d’indignation n’éclate à de pareilles paroles !
M. Baroche, ministre des affaires étrangères[3]. — Discutez, mais n’insultez pas.
M. le président. — Vous avez le droit de contester l’abrogation de l’art. 45 en termes de droit, mais vous n’avez pas le droit d’insulter ! (Les applaudissements de l’extrême gauche redoublent et couvrent la voix de M. le président.)
M. le ministre des affaires étrangères. — Vous discutez des projets qu’on n’a pas, et vous insultez ! (Les applaudissements de l’extrême gauche continuent.)
Un membre de l’extrême gauche. — Il fallait défendre la république hier quand on l’attaquait !
M. le président. — L’opposition a affecté de couvrir d’applaudissements et mon observation et celle de M. le ministre, que la mienne avait précédée.