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NOTES. — ASSEMBLÉE CONSTITUANTE.

du luxe, du commerce, de l’industrie, c’est-à-dire tout ce qui produit le travail, tout ce qui détruit la misère ; les théâtres sont un de ces moteurs.

Que les étrangers se sentent rappelés à Paris par le calme rétabli ; qu’on voie des passants dans les rues la nuit, des voitures qui roulent, des boutiques ouvertes, des cafés éclairés ; qu’on puisse rentrer tard chez soi ; les théâtres vous restitueront toutes ces libertés de la vie parisienne, qui sont les indices mêmes de la tranquillité publique. Il est temps de rendre sa physionomie vivante, animée, paisible, à cette grande ville de Paris, qui porte avec accablement, depuis un mois bientôt, le plus douloureux de tous les deuils, le deuil de la guerre civile !

Et permettez au rapporteur de vous le dire en terminant, messieurs, ce que vous ferez en ce moment sera utile pour le présent et fécond pour l’avenir. Ce ne sera pas un bienfait perdu ; venez en aide au théâtre, le théâtre vous le rendra. Votre encouragement sera pour lui un engagement. Aujourd’hui, la société secourt le théâtre, demain le théâtre secourra la société. Le théâtre, c’est là sa fonction et son devoir, moralise les masses en même temps qu’il enrichit la cité. Il peut beaucoup sur les imaginations ; et, dans des temps sérieux comme ceux où nous sommes, les auteurs dramatiques, libres désormais, comprendront plus que jamais, n’en doutez pas, que faire du théâtre une chaire de vérité et une tribune d’honnêteté, pousser les cœurs vers la fraternité, élever les esprits aux sentiments généreux par le spectacle des grandes choses, infiltrer dans le peuple la vertu et dans la foule la raison, enseigner, apaiser, éclairer, consoler, c’est la plus pure source de la renommée, c’est la plus belle forme de la gloire !

La subvention aux théâtres fut votée. Les théâtres rouvrirent.



NOTE 4

secours aux transportés
14 août 1848.

Immédiatement après les journées de juin, M. Victor Hugo se préoccupa du sort fait aux transportés. Il appela tous les hommes de bonne volonté, dans toutes les nuances de l’assemblée, à leur venir en aide. Il organisa dans ce but une réunion spéciale en dehors de tous les partis.

Voici en quels termes le fait est raconté dans la Presse du 14 août 1848 :

« Tous les hommes politiques ne sont pas en déclin, heureuse-