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L’ÉTAT DE SIÈGE[1]

2 septembre 1848.

M. Victor Hugo. — Au point où la discussion est arrivée, il semblerait utile de remettre la continuation de la discussion à lundi. (Non ! non ! Parlez ! parlez !) Je crois que l’assemblée ne voudra pas fermer la discussion avant qu’elle soit épuisée. (Non ! non !)

Je ne veux, dis-je, répondre qu’un mot au chef du pouvoir exécutif, mais il me paraît impossible de ne pas replacer la question sur son véritable terrain.

Pour que la constitution soit sainement discutée, il faut deux choses : que l’assemblée soit libre, et que la presse soit libre. (Interruption.)

Ceci est, à mon avis, le véritable point de la question ; l’état de siège implique-t-il la suppression de la liberté de la presse ? Le pouvoir exécutif dit oui ; je dis non. Qui a tort ? Si l’assemblée hésite à prononcer, l’histoire et l’avenir jugeront.

  1. Le représentant Lichtenberger avait fait une proposition relative à la levée de l’état de siège avant la discussion sur le projet de constitution. Le comité de la justice, par l’organe de son rapporteur, disait qu’il n’y avait pas lieu de prendre en considération la proposition. Le représentant Ledru-Rollin la défendit, le représentant Saureau la défendit également, le représentant Demanet parla dans le même sens. Le général Cavaignac, président du conseil, présenta dans ce débat des considérations à la suite desquelles Victor Hugo demanda la parole. La discussion fut close après son discours. La proposition du représentant Lichtenberger ne fut pas adoptée.
    (Note de l’éditeur.)