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LA LIBERTÉ DE LA PRESSE.

rigide de la loi, ce serait à la fois une mesure de vraie justice et une mesure de bonne politique ; de justice, cela n’a pas besoin d’être démontré ; de bonne politique, car il est évident pour moi qu’en présence de l’état de siège, et sous la pression des circonstances actuelles, ces journaux modéreraient d’eux-mêmes la première explosion de leur liberté. Or c’est cette explosion qu’il serait utile d’amortir dans l’intérêt de la paix publique. L’ajourner, ce n’est que la rendre plus dangereuse par la longueur même de la compression. (Mouvement.) Pesez ceci, messieurs.

Je demande formellement à l’honorable général Cavaignac de vouloir bien nous dire s’il entend que les journaux interdits peuvent reparaître immédiatement sous l’empire des lois existantes, ou s’ils doivent, en attendant une législation nouvelle, rester dans l’état où ils sont, ni vivants ni morts, non pas seulement entravés par l’état de siège, mais confisqués par la dictature. (Mouvement prolongé.)