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II

POUR LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

ET
CONTRE L’ARRESTATION DES ÉCRIVAINS[1]

M. Victor Hugo. — Je sens que l’assemblée est impatiente de clore le débat, aussi ne dirai-je que quelques mots. (Parlez ! parlez !)

Je suis de ceux qui pensent aujourd’hui plus que jamais, depuis hier surtout, que le devoir d’un bon citoyen, dans les circonstances actuelles, est de s’abstenir de tout ce qui peut affaiblir le pouvoir dont l’ordre social a un tel besoin. (Très bien !)

Je renonce donc à entrer dans ce que cette discussion pourrait avoir d’irritant, et ce sacrifice m’est d’autant plus facile que j’ai le même but que vous, le même but que le pouvoir exécutif, ce but que vous comprenez, il

  1. M. Crespel-Delatouche avait interpellé le gouvernement sur la suppression de onze journaux frappés d’interdit le 25 juin, sur l’arrestation et la détention au secret, dix jours durant, du directeur de l’un des journaux supprimés, M. Émile de Girardin, etc. Les mesures attaquées furent défendues par le ministre de la justice ; elles furent combattues par les représentants Vesin, Valette, Dupont (de Bussac), Germain Sarrut et Lenglet. Le général Cavaignac, après le discours de Victor Hugo, déclara qu’il ne voulait entrer dans aucune explication et qu’il laissait à l’assemblée le soin de le défendre ou de l’accuser. L’assemblée déclara la discussion close et passa à l’ordre du jour.
    (Note de l’éditeur.)