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AVANT L’EXIL. — RÉUNIONS ÉLECTORALES.

par la paix. La première a détruit, la seconde doit organiser. L’œuvre d’organisation est le complément nécessaire de l’œuvre de destruction ; c’est là ce qui rattache intimement 1848 à 1789. Fonder, créer, produire, pacifier ; satisfaire à tous les droits, développer tous les grands instincts de l’homme, pourvoir à tous les besoins des sociétés ; voilà la tâche de l’avenir. Or, dans les temps où nous sommes, l’avenir vient vite. (Applaudissements.)

On pourrait presque dire que l’avenir n’est plus demain, il commence dès aujourd’hui. (Bravo !) À l’œuvre donc, à l’œuvre, travailleurs par le bras, travailleurs par l’intelligence, vous tous qui m’écoutez et qui m’entourez ! mettez à fin cette grande œuvre de l’organisation fraternelle de tous les peuples, conduits au même but, rattachés à la même idée, et vivant du même cœur. Soyons tous des hommes de bonne volonté, ne ménageons ni notre peine ni nos sueurs. Répandons sur le peuple qui nous entoure, et de là sur le monde entier, la sympathie, la charité et la fraternité. Depuis trois siècles, le monde imite la France. Depuis trois siècles, la France est la première des nations. Et savez-vous ce que veut dire ce mot, la première des nations ? Ce mot veut dire, la plus grande ; ce mot veut dire aussi, la meilleure. (Acclamations.)

Mes amis, mes frères, mes concitoyens, établissons dans le monde entier, par la grandeur de nos exemples, l’empire de nos idées ! Que chaque nation soit heureuse et fière de ressembler à la France ! (Bravo !)

Unissons-nous dans une pensée commune, et répétez avec moi ce cri : Vive la liberté universelle ! Vive la république universelle ! (Vive la république ! Vive Victor Hugo ! — Longues acclamations.)