Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome VI.djvu/269

Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE PREMIER, SCÈNE IV.

247

ÉTIENNETTE, se tordant les mains. Oh ! c’est pour rire, n’est-ce pas ? Vous avez l’argent, mon père a l’argent. Vous n’êtes pas capable ! nous ne vous avons rien l^ait. Juste ciel ! Il est impossible que la traite ne soit pas payée. La traite sera payée. Si je veux.

J’admire,

Je ne comprends pas.

ROUSSELINE.

GLAPIEU, à part.

ETIENNETTE.

ROUSSELINE.

Vous allez comprendre. Vous êtes dans mes mains. Votre père est dans mes mains. Si je veux, pour vous la ruine, pour lui le déshonneur. S’approchant d’elle.

J’aime votre fille.

ÉTIENNETTE, le regardant fixement. Vous êtes un misérable !

Elle se tourne vers l’alcôve, joint les mains et tombe à genoux. O mon père, au fond de quel précipice nous sommes ! ne te réveille pas !

Pendant qu’elle est tournée vers l’alcôve, ,1e regard de Rousseline tombe sur la liasse de papiers posée sur la crédence. Etiennette, agenouillée devant le lit de son père , ne le voit pas. Il se penche vivement et fouille les papiers d’un coup d’œil.

ROUSSELINE, à part.

Qu’est-ce que c’est que ces papiers .f^ des lettres. Je connais cette écriture ! Il lit rapidement.

«Mon Etiennette. . . » signé Cyprien André. La fille s’appelle Cyprienne. C’est le père. André. Oui. N’importe qui s’appelle André, mais Cyprien André, c’est une autre aâaire. Et d’ailleurs, c’est bien là sa signature. Veuve André, j’aurais dû me douter de quelque chose. Haut à Etiennette qui pendant qu’il parle se retourne et se relève. Madame, je ne puis m’expliquer ce cri d’indignation parce que j’ai l’honneur de vous demander en mariage mademoiselle votre fiUe.