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ACTE PREMIER, SCENE III. 111

éTIENNETTE.

Monsieur l’huissier, je vais vous dire. Mon père ne sait pas qu’il y a une saisie et qu’on va vendre. Voilà sept semaines qu’il est au lit, en danger, avec la fièvre. C’est un homme qui a été riche. Il n’est pas habitué à l’idée d’une si grande détresse. Voyez-vous, nous sommes bien malheureuses. SCABEAU, aux recors.

Faites doucement.

Étiennette et Cyprienne regardent, consternées, les recors démeubicr la chambre. Un recors s’approche de la crédence fixée au mur où est le coÉFrct. C’est un coffret de BouUe.

ÉTIENNETTE.

N’enlevez pas cette boîte !

SCABEAU.

Madame, cette boîte est décrite dans le procès-verbal de saisie. Elle fait partie du gage du créancier. Je dois la faire vendre. ÉTIENNETTE.

La boîte, soit. Mais pas les papiers qui sont dedans. SCABEAU.

Quels sont ces papiers .f*

ÉTIENNETTE.

Des choses de famille à moi. Des lettres. SCABEAU.

Sans valeur.’* vous pouvez retirer ces papiers, madame. Etiennette prend une petite clef cachée dans son corset, ouvre le cofiFret et en retire une liasse de papiers et de lettres nouée d’un ruban rose fané. Elle presse ce paquet sur son cœur et lève les yeux au ciel. Un recors emporte le cofiFret vide. Etiennette pose les papiers sur la crédence. ÉTIENNETTE.

Merci bien, monsieur l’huissier. i6.