ACTE PREMIER.
CHEZ LE MAJOR GÉDOUARD.
GLAPIEU.
ROUSSELINE.
EDGAR MARC.
LE MAJOR GÉDOUARD.
ÉTIENNETTE.
CYPRIENNE.
SCABEAU, huissier.
Deux recors. — Du Public.
Décor en trois parties. À droite et à gauche deux compartiments étroits ; au milieu une chambre
assez grande avec porte à deux battants au fond, et à gauche un pan coupé où il y a une
alcôve fermée par des rideaux. En regard de l’alcôve à droite un autre pan coupé plus petit
où il y a une cheminée. Dans la cheminée un petit feu où chauffent des bouilloires et des
tisanes. Sur la cheminée des tasses et des soucoupes. Un piano sur le devant de la scène avec
deux chaises. Fauteuils autour des murs, cadres accrochés. Petits meubles de femmes en
acajou. — Dans le compartiment de gauche le palier d’un escalier dont on voit se perdre les
marches, les unes descendant, les autres montant. Une porte bâtarde fermée donne de la
chambre sur ce palier. Au-dessus du palier une fenêtre de quatre carreaux. — Dans le compartiment
de droite, un réduit figurant une garde-robe. Ce réduit est mansardé. Dans le
plafond oblique on voit une lucarne en tabatière. Au fond un porte-manteau où sont
accrochées des robes, quelques-unes de soie, mais très fanées. Ce réduit communique avec la
chambre par une porte bâtarde qui est entr’ouverte. — À côté de cette porte, sur une crédence
fixée au mur, un coffret de Boulle, d’aspect riche.
Scène PREMIÈRE.
Puis GLAPIEU.
Au lever du rideau, pendant que Cyprienne parle, on voit sur le palier dans le compartiment
de gauche un homme en haillons, barbe non rasée, cheveux non peignés, trous aux coudes,
casquette fripée, souliers sans semelles, faisant dans l’escalier des mouvements d’animal pris
au piège. Il semble chercher une issue, guettant, épiant, furetant. Il descend quelques
marches, puis remonte et disparaît dans l’étage supérieur de l’escalier. — Cyprienne est
assise en train de coudre, elle pose son ouvrage sur le piano, se lève, va à l’alcôve et en ouvre
les rideaux. On voit sur un lit un vieillard en cheveux blancs, couché et endormi. Il dort
tout habillé, en robe de chambre et en pantalon à pieds.
Il dort. Pauvre grand-père !
Je vais le gronder pendant qu’il dort. Voyez-vous, père, c’est mal. Vous me désobéissez. Voilà sept semaines que vous avez la fièvre, et le médecin