À la condition que vous serez très sage.
Je t’obéirai. Viens. L’aube est sur ton visage.
Quel rendez-vous d’oiseaux que ce vert carrefour !
Viens !
Charles, autour de nous toute l’ombre est amour.
Viens !
Et cette âme, c’est toi. Ma tête fatiguée
Se pose sur ton sein, point d’appui du proscrit.
L’ombre, te voyant rire, a confiance, et rit.
Les roses pour s’ouvrir attendent que tu passes.
Nous sommes acceptés là-haut par les espaces,
Et, tu dis vrai, les champs, les halliers noirs, les monts
Sont de notre parti, puisque nous nous aimons.
Ici rien n’est méchant, rien, pas même l’ortie.
Que c’est charmant, l’étang, l’aurore, la sortie
Des nids au point du jour, chacun risquant son vol,
L’herbe en fleur, Dieu partout, la nuit, le rossignol ;
Toute cette harmonie est une sombre joute,
Exquise en son mystère, et ta beauté s’ajoute
À la forêt, au lac, à l’étoile des cieux.
Le chêne, en te voyant, frémit, ce pauvre vieux ;
La source offre son eau, la ronce offre ses mûres,
Et les ruisseaux, les prés, les parfums, les murmures,
Semblent n’avoir pour but que d’être autour de toi.