Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome V.djvu/290

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
276
THÉÂTRE EN LIBERTÉ.

LE MOINEAU.

Le tonnerre devrait faire des mélodrames.
A-t-il fait tout à l’heure assez de bruit pour rien !

Au hochequeue.

Regarde. Le bois chante un hymme aérien.
Parmi les Cupidons, marmaille vive et leste,
Bambins ailés, Vénus, bonne d’enfants céleste,
Sourit dans l’ombre à Mars, le divin tourlourou.

UN NUAGE.

Le bonheur, c’est le ciel !

UN RAMIER.

Le bonheur, c’est le ciel ! C’est le nid !

LA CHOUETTE.

Le bonheur, c’est le ciel ! C’est le nid ! C’est un trou.

LA RONCE, chantant

Les moutons, promis aux fourchettes,
Passent là-bas ; j’entends leurs voix.
Sonnez, clochettes,
Au fond des bois.

Le beau Narcisse est en manchettes ;
Silène a mis toutes ses croix.
Sonnez, clochettes,
Au fond des bois.

Les Jeannots avec les Fanchettes
Vont folâtrer en tapinois.
Sonnez, clochettes,
Au fond des bois.

Les faunes, hors de leurs cachettes,
Avancent leur profil sournois.
Sonnez, clochettes,
Au fond des bois.

DENARIUS.

Ô nature farouche, âpre, chaste, superbe,
Je vis en toi ! J’écoute avec amour ton verbe !