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LA FORÊT MOUILLÉE.

LES PAPILLONS.

Jouons !

LES OISEAUX.

Jouons ! Courons !

LE MOINEAU.

Jouons ! Courons ! Pillons ! L’ordre, c’est le délire.

Entre un paon.
LE PAON.

Quel tumulte de chants et de cris ! Bruit de lyre
Mêlé de grincements ! Sous ces acacias
On croirait qu’Apollon écorche Marsyas.

LE MOINEAU.

À sac les fleurs ! Drinn ! Drinn !

LE PAON.

À sac les fleurs ! Drinn ! Drinn ! Toi qui fais ce tapage,
Qu’es-tu ?

LE MOINEAU.

Qu’es-tu ? Je suis gamin ; autrefois j’étais page.
Je m’ébats, cher seigneur. Si je n’étais voyou.
Je voudrais être rose et dire : I love you.
Je suis l’oiseau gaîté, rapin de l’astre joie.
À nous deux nous faisons le printemps. L’aigle et l’oie
Sont mes deux ennemis, l’un en haut, l’autre en bas.
Vous êtes entre eux deux. Bonsoir.

Il se jette au milieu du tumulte.

Vous êtes entre eux deux. Bonsoir. Hé !

Les oiseaux l’accueillent avec de grands cris de joie. Les fleurs et les feuilles s’effarent. Il se tourne vers le paon qui se pavane.

Vous êtes entre eux deux. Bonsoir. Hé ! Je m’ébats.

Entre un essaim de frelons.
LES FRELONS, chantant.

À bas Socrate, Épicure,
Shakspeare, Gluck, Raphaël !