II
Qu’avez-vous, mon très cher ? Qui vous fait à cette heure
Souffler lugubrement comme un marsouin qui pleure ?
Je vous trouve tragique et bête cet été ?
Je l’avoue, ô César, je suis tout contristé
De sentir le lard rance au lieu de la vanille,
Et d’avoir pour chasuble une affreuse guenille
Dont les trous laissent voir ma chair aux curieux.
Pédant !
Et ces prétentions que n’aurait pas un sage
De ne jamais montrer aux gens que son visage !
Mon pourpoint est percé. Je n’en puis mais. Tant pis !
Mais, ô frère de cœur, drapé d’un vieux tapis,
Qu’as-tu, toi ? Fallait-il qu’à ce point je tombasse
De voir Goulatromba marcher l’oreille basse ?
À ces airs éplorés quels malheurs t’ont réduit ?
J’ai, tel que tu me vois, passé toute la nuit
À fouiller, le cœur plein de projets pacifiques,
Les poches de quatorze ivrognes magnifiques.
J’ai trouvé quatre sous. Ma foi ! j’espérais mieux.