Je l’ai fait.
Je crois bien la trouver défunte en revenant.
Hélas ! le moindre souffle éteint ces vieilles lampes.
Mes deux chers amoureux doivent avoir des crampes !
Quand l’estomac trahit, l’amour est en danger.
Le cœur veut roucouler, le gésier veut manger.
Le cœur a ses bonheurs, l’estomac ses misères,
Et c’est une bataille entre ces deux viscères.
Lequel l’emportera ? L’estomac. Donc, tâchons
De leur venir en aide. Ah ! sous vos capuchons,
Moines, soyez maudits, vil troupeau, tas fossile,
De mettre au traquenard le masque de l’asile !
Mais où diable sont-ils ?
et le couple assoupi.
Ici l’on meurt. — Ici l’on dort. — La même chose.
Presque.
Pauvre chardon desséché !
Pauvre rose !
Tout les menace. Ils n’ont que moi qui les défends.
Qui dort dîne. Ils font bien de dormir. Chers enfants,
A la réalité que l’oubli nous enlève !
Mangez de la chimère à la table du rêve.
Qu’elle est belle !
Un moment, Aïrolo, mon cher !