Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome III.djvu/128

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

FABIANO.

Madame…

LA REINE, souriant.

Allons, donnez-moi la main, mylord.

FABIANO.

Mylord !…

LA REINE.

Oui, mylord ! c’est dit. Vous êtes un brave jeune homme. Demain vous assisterez à notre lever, et l’huissier de notre chambre annoncera Fabiano Carascosa, comte de Shelbourne et de Dinasmonddy.

FABIANO.

Madame, les paroles me manquent. Ma vie est aux pieds de votre majesté.

LA REINE.

J’y compte, Fabiano. — Votre main jusqu’à cette porte. Vous nous remettrez au constable de la Tour, auquel nous appartenons ici.

À sa suite.

— Venez, mylords.

SABACTANI, bas à Simon Renard.

La reine fait vite un favori.

SIMON RENARD.

Elle le défait plus vite encore.

Tous sortent à la suite de la reine, excepté Simon Renard et Sabactani qui reprennent leur entretien à voix basse dans un coin du théâtre et Joshua dans l’autre coin.



Scène III.

SIMON RENARD, SABACTANI, JOSHUA.
JOSHUA.

Ma foi, c’est le premier jour de l’an. Des étrennes pour tout le monde. La reine se donne un favori, je vais donner une poupée à mon enfant. Nous verrons lequel des deux aura le plus vite cassé son joujou. (Il entre dans la logette et en ressort avec une poupée. Il appelle :) Gilchrist !

Un petit enfant paraît sur le seuil. Il lui donne la poupée.
L’ENFANT.

Merci, père ! L’enfant sort.

JOSHUA.

Oh ! que la Providence est grande ! Elle donne à chacun son jouet, la poupée a l’enfant, l’enfant à l’homme, l’homme à la femme et la femme au diable !

Entre Fabiano.