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JANE.

Si ! vous êtes riche.

GILBERT.

Je pensais, Jane, que le travail et les veilles ont ridé mon front et brûlé mes yeux, et que je ne suis pas beau.

JANE.

Si ! vous êtes beau.

GILBERT.

Je pensais, Jane, que j’ai trente-quatre ans, tandis que vous en avez dix-sept, que l’autre jour vous m’avez arraché en riant un cheveu gris, et que je ne suis pas jeune.

JANE.

Si ! vous êtes jeune.

GILBERT.

Jane, ne vous raillez pas de moi.

JANE.

Vous êtes jeune, vous dis-je, vous êtes beau, vous êtes riche.

GILBERT.

Comment cela ?

JANE.

Parce que je vous aime.

GILBERT.

Jane ! vous m’aimez ! Mon Dieu ! cela est-il bien vrai ? Dites-vous bien ce que vous pensez ?

JANE.

Je vous aime, Gilbert.

GILBERT, la serrant dans ses bras.

Eh bien ! enfant ! que Dieu soit béni, car tu me remplis le cœur de ravissement !



Scène II.

Les Mêmes, FABIANO CARASCOSA, très élégamment vêtu. Il n’a qu’un seul gant. Puis SIMON RENARD, tout simple, en noir. SABACTANI, et successivement les principaux personnages de la cour de Marie.
FABIANO, entrant, à Joshua au fond du théâtre.

Monsieur le guichetier, pousseriez-vous la bonté jusqu’à me dire l’heure précise de l’arrivée de la reine à la Tour ?

JOSHUA.

Midi.