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SCÈNE VIII.
Les Mêmes, SIR RICHARD WILLIS, costume des vieux cavaliers, barbe blanche, air souffrant.


LORD ORMOND.

Sir Richard Willis !

Tous les cavaliers se lèvent et vont à sa rencontre. Il paraît marcher avec peine. Roseberry et Rochester lui offrent le bras et l’aident.


SIR RICHARD WILLIS, aux cavaliers qui l’entourent.

Libre un instant de sa chaîne.

Chers amis, jusqu’à vous le vieux Richard se traîne.
Hélas ! vous me voyez faible et souffrant toujours
Des persécutions qui pèsent sur mes jours ;
Mes yeux de la lumière ont perdu l’habitude ;
Tant de me tourmenter Cromwell fait son étude !


LORD ORMOND.

Mon pauvre et vieil ami !


SIR RICHARD WILLIS.

Mais ne me plaignez pas,

Si, presque dans la tombe amené pas à pas,
Mon bras meurtri de fers, qu’un saint zèle ranime.
Concourt à relever le trône légitime ;
Ou si le ciel permet que, confessant ma foi.
Mon reste de vieux sang coule encor pour mon roi !


LORD ORMOND.

Sublime loyauté !


LORD ROCHESTER.

Dévoûment vénérable !


SIR RICHARD WILLIS.

Ah ! je suis d’entre vous le moins considérable.
Je n’ai d’autre bonheur, — oui, — que d’avoir été
Des serviteurs du roi le plus persécuté !