Ayez pitié de moi, frères, loin d’envier
Votre vieux général, votre vieil Olivier.
Je sens mon bras faiblir, et ma fin est prochaine.
Depuis assez longtemps suis-je pas à la chaîne ?
Je suis vieux, je suis las, je demande merci.
N’est-il pas temps qu’enfin je me repose aussi ?
Chaque jour j’en appelle à la bonté divine,
Et devant le Seigneur je frappe ma poitrine.
Que je veuille être roi ! Si frêle, et tant d’orgueil !
Ce projet, et j’en jure à côté du cercueil,
Il m’est plus étranger, frères, que la lumière
Du soleil à l’enfant dans le sein de sa mère !
Loin ce nouveau pouvoir à mes vœux présenté !
Je n’en accepte rien, — rien que l’hérédité.
Encor vais-je appeler, pour qu’en mon âme il lise.
Un théologien, lumière de l’église.
J’en consulterai deux sur ce point, s’il le faut.
De votre liberté je dois compte au Très-Haut,
Et je veux, de sa loi faisant ma loi suprême.
Qu’il vous ait en sa sainte et digne garde, amis.
Nous vous avons montré notre âme tout entière,
Vous demandant pardon, pour dernière prière,