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Vivons donc assurés dans la faveur céleste.
Mais pour que le Seigneur sur nous se manifeste,
Il faut courber le front et plier les genoux.

Prions, et que l’Esprit descende parmi nous.
Cromwell s’agenouille ; tout son cortège, le parlement, le corps de ville, les cours de justice et les soldats s’agenouillent aussi. — Moment de silence et de recueillement, pendant lequel on n’entend que les cloches, le canon, les fanfares et le bruit de la foule au dehors.

SYNDERCOMB, bas à Overton et à Garland qui se sont rapprochés du trône.
Ils sont tous à genoux, le tyran et sa garde ;

Les glaives sont baissés. Point d’œil qui nous regarde.
Que ne frappons-nous ?

GARLAND, le repoussant indigné.
Dieu !

SYNDERCOMB.
Pourquoi si haut crier ?

GARLAND.
Le frapper quand il prie !
SYNDERCOMB.
Et que faire ?

GARLAND.
Prier.
Prier contre lui. — Trêve aux fureurs meurtrières !
Et laissons Dieu choisir entre les deux prières.
Les conjurés puritains s’inclinent et prient. — Une pause.

CROMWELL, se relevant.
Allons !
Toute l’assemblée se relève. — Le comte de Warwick s’avance à pas lents et mesurés vers le Protecteur, met un genou en terre, et lui présente la robe de pourpre bordée d’hermine.

LE COMTE DE WARWICK, à Cromwell.
Daignez vêtir cette pourpre, mylord.
Cromwell, aidé de lord Warwick, endosse la robe.

OVERTON, bas aux puritains.
Amis ! amis ! il met son suaire de mort.