Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/402

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
SIR RICHARD WILLIS.
Meure l’usurpateur !
LE SOLDAT.
Parler plus bas ! qu’importe ?
J’irais lui crier : — Mort ! — sur le seuil de sa porte !
NAHUM, au soldat.
Les sentences de Dieu se font à haute voix.

Soldat, ta bouche est pure.

LE SOLDAT, à Nahum.
Oui, tel que tu me vois,
Pauvre, et comme un limon oublié sur l’arène,

Laissé nu par le flot de la fortune humaine,
Si je puis voir punir cet enfant de Sirah,
Je meurs consolé !

OVERTON, le tirant à part et lui montrant son poignard.
Frère, on vous consolera.
Le soldat fait un mouvement de joie et de surprise qu’Overton réprime.
Silence !
Entre un détachement de soldats du régiment de Cromwell, en uniforme rouge,
cuirassés, le mousquet et la pertuisane sur l’épaule.
On vient poser la garde ; il faut se taire.
Les soldats refoulent des deux côtés de la salle le peuple qui la remplit.

LE CHEF DU DÉTACHEMENT, à voix haute.
Place aux Côtes-de-Fer du lion d’Angleterre !
À quelques bourgeois qu’il repousse.
Allons, vous !
UN DES BOURGEOIS, bas à l’autre.
On voit bien à leur air de hauteur
Qu’ils sont du régiment de mylord Protecteur.
Les soldats se forment en haie du trône jusqu’à la porte.

LE VIEUX SOLDAT, bas à Overton en lui montrant l’officier.
Ces officiers d’Achab ont des pourpoints de soie !
UNE JEUNE SENTINELLE, le repoussant dans la foule.
Rangez-vous donc, l’ami !