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HARRISON.
Mes frères, rendons grâce au Seigneur Dieu ! — C’est lui

Qui des vils cavaliers nous épargne l’appui.
Leur aide eût souillé l’œuvre et flétri notre gloire.
Mais Dieu, qui pour nous seuls réserve la victoire,
D’Ormond et d’Olivier confondant les desseins.
Jette Ormond à Cromwell, donne Cromwell aux saints !

TOUS, agitant leurs poignards.
Le Seigneur soit béni !
LAMBERT.
Messieurs, l’heure s’écoule.
Le peuple à Westminster va se porter en foule.

Si l’on nous surprenait ?

OVERTON, bas à Joyce.
Lambert a toujours peur !

LAMBERT.
Ne nous endormons pas dans un espoir trompeur.

Qu’arrêtons-nous, messieurs ? Hâtons-nous de conclure.

SYNDERCOMB.
Il faut frapper Cromwell au défaut de l’armure ;

Voilà tout.

LAMBERT.
Mais où ? — quand ? — et comment ?

OVERTON.
Écoutez.
Au rang des spectateurs ou des acteurs postés.

Soyons tous attentifs à la cérémonie.
Et sans cesse à nos mains tenons la dague unie.
D’abord nous entendrons parler force rhéteurs,
Harangues d’aldermen et de prédicateurs ;
Puis Cromwell recevra, sur son trône éphémère,
La pourpre, de Warwick, le glaive, du lord-maire,
Les sceaux, de Whitelocke, et, pour l’enfreindre encor.
De Thomas Widdrington, la bible aux fermoirs d’or ;