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LE LECTEUR, continuant.
« Salomon l’étaya, d’espaces en espaces,

De poteaux à cinq pans, de pieux à quatre faces,
Couvrit de lames d’or son ouvrage immortel,
Et plaça dans l’oracle, à côté de l’autel,
Deux chérubins debout, les ailes déployées. »

UN OUVRIER, jetant un coup d’œil sur les préparatifs.
Nos mains ont, cette nuit, été bien employées.

Salomon, pour laisser des travaux plus complets,
Mit sept ans à son temple et quinze à son palais.
Nous, pour tous ces apprêts, nous n’avons pris qu’une heure.

LE CHEF.
Bien dit, Enoch. —
Aux ouvriers qui disposent le dais.
Tenez, cette échelle est meilleure. —
À Enoch.
Peut-on se trop hâter...
Aux ouvriers qui attachent les rideaux du dais.
— Bon, à cette hauteur ! —
À Enoch.
Quand on élève un trône à mylord Protecteur ?
UN SECOND OUVRIER.
C’est donc pour aujourd’hui, cette cérémonie ?
LE CHEF.
Oui. — Par bonheur l’estrade est à peu près finie.
À Enoch.
Ah ! nous n’avons jamais... —
Aux ouvriers qui clouent les planches.
Or çà ! vous, moins de bruit !
À Enoch.
Rien fait de si pressé, sinon cette autre nuit...
ENOCH.
Quelle nuit ?
LE CHEF.
Vous n’avez point gardé la mémoire, —
Voilà huit ans passés, — d’une nuit froide et noire,