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SCÈNE VIII.
Les Mêmes ; LE COMTE DE CARLISLE, THURLOË, mousquetaires, PERTUISANIERS, GENTILSHOMMES, GARDES DU CORPS DE CROMWELL.
SIR WILLIAM MURRAY, épouvanté.
Cromwell ! Que de soldats ! que d’armes éclatantes !

Je suis mort !

LES CAVALIERS.
Trahison !

LORD ORMOND, portant alternativement les yeux sur lord Rochester et le Protecteur.
Cromwell ! — et Rochester !

LORD ROCHESTER, se frottant les yeux.
Suis-je déjà pendu ? Serais-je dans l’enfer ?

Ce palais flamboyant, ces spectres, ces armées
De démons secouant des torches enflammées ;

C’est l’enfer ! car Wilmot comptait peu sur le ciel.
Regardant le Protecteur.
Oui, voilà bien Satan ; il ressemble à Cromwell !
CROMWELL, montrant les cavaliers à Thurloë et au comte de Carlisle.
Arrêtez ces messieurs !
Une foule de soldats puritains se précipitent sur les cavaliers, les saisissent, et s’emparent de leurs épées avant qu’ils aient eu le temps de résister.

LORD ORMOND, brisant son épée sur son genou.
Nul n’aura mon épée.

RICHARD CROMWELL, à part.
Qu’est-ce que tout cela ? Ma nouvelle équipée

Me vaudra de mon père un nouveau châtiment.
J’ai rompu mes arrêts ; je suis perdu.

LORD ROCHESTER, promenant autour de lui des yeux ébahis.
Comment !
Mais voici Drogheda, Roseberry, Downie !