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CROMWELL.
Merci.

SIR WILLIAM MURRAY.
La nuit est fraîche.

CROMWELL.
Oui.
SIR WILLIAM MURRAY.
L’oiseau dort au nid et le bœuf dans la crèche,
Tout dort : seul vous veillez.
CROMWELL.
Mon destin s’accomplit.

SIR WILLIAM MURRAY.
Il vaudrait mieux pour vous dormir dans un bon lit.
CROMWELL, à part.
Pour toi, plutôt.
SIR WILLIAM MURRAY.
Debout sur la dalle glacée.
Seul, et l’épaule encor d’un lourd mousquet froissée,

Vous veillez ; et celui dont vous portez la croix,
Votre chef, Cromwell dort profondément !

CROMWELL.
Tu crois ? —
Il ne se peut ; Cromwell ne dort pas quand je veille.
SIR WILLIAM MURRAY.
De quels discours menteurs il flatte votre oreille !
CROMWELL.
Tu penses donc qu’il dort ?
SIR WILLIAM MURRAY.
J’en suis sûr. — C’est à vous