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ACTE QUATRIÈME.

la sentinelle.

LA POTERNE DU PARC DE WHITE-HALL.
À droite, des massifs d’arbres ; au fond, des massifs d’arbres, au-dessus desquels se découpent en noir, sur le ciel sombre, les faîtes gothiques du palais. À gauche, la poterne du parc, petite porte en ogive très ornée de sculptures. — Il est nuit close.

SCÈNE PREMIÈRE.
CROMWELLdéguisé en soldat, un lourd mousquet sur l’épaule, une cuirasse de buffle, un chapeau à larges bords et à haute forme conique, grandes bottes.
Il se promène de long en large devant la poterne, dans l’attitude d’un soldat de garde. Quelques moments après que la toile est levée, on entend le cri d’une sentinelle éloignée.


Tout va bien ! veillez-vous ?

CROMWELL.
Il pose son mousquet à terre et répète.
Tout va bien ! veillez-vous ?
Une troisième sentinelle répond dans l’éloignement.
Tout va bien ! veillez-vous ?
CROMWELL, après un moment de silence.
Oui, je veille, — et pour tous !
Cromwell, qu’à cette place un soin prudent transporte,
Veut à ses assassins lui-même ouvrir sa porte.
On entend un bruit de pas et de voix dans l’éloignement.
Déjà ? — Mais non, minuit n’a point encor sonné.
C’est un passant.
On distingue comme un chant inarticulé.
Des chants ! le drôle a mal jeûné !