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La nuit... — on éteignit tous les flambeaux... — Comment
Capitulerait-on mieux avec un serment ?
Il faut être papiste ! — Ah ! le royal message
Caché dans son chapeau... — Précaution fort sage !
Mais je suis curieux. — Thurloë, fais savoir
À monsieur Davenant que je voudrais le voir.

Il loge à la Sirène, auprès du pont de Londre. —
Thurloë sort pour exécuter cet ordre.
Voyons qui de nous deux sa ruse va confondre.

Malveillants ! mais dans l’ombre où se cachent vos pas,

J’ai toujours un flambeau, traîtres, qu’on n’éteint pas !
Rentre Thurloë.
À Thurloë.
Continuons. A-t-on vu l’envoyé d’Espagne ?
THURLOË.
Il vous offre Calais si, dans cette campagne.

Vous voulez secourir Dunkerque sans délais.

CROMWELL, réfléchissant.
La France offre Dunkerque et l’Espagne Calais.

Mais, ce qui gâte un peu leur commune assurance,
Dunkerque est à l’Espagne et Calais à la France.
Chacun de ces deux rois me présente à dessein
Des villes à choisir, dans celles du voisin ;
Et, pour qu’en ce débat ma faveur le préfère,
Me donne en hypothèque une conquête à faire. —
Avec le roi de France il faut rester d’accord.
À quoi bon le trahir ? L’autre offre moins encor.

THURLOË, continuant son rapport.
Ainsi que les vaudois, les protestants de Nîme,

Réclament, opprimés, votre appui magnanime.

CROMWELL.
Au cardinal-ministre on écrira pour eux.

Mais quand donc sera-t-il tolérant ?

THURLOË, poursuivant.
Devereux
Vient d’emporter d’assaut Armagh-la-Catholique,