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CROMWELL.
Quoi !
Mon gendre !
MISTRESS FLETWOOD.
Il ne veut point suivre une ligne oblique.
Il ne faut pas de roi dans une république.

Avec lui contre vous je m’unis sur ce point.

CROMWELL.
Et ma fille !
LADY FALCONBRIDGE, à mistress Fletwood.
Vraiment, je ne vous comprends point,
Ma sœur ! mon père est libre ; et son trône est le nôtre.

Pourquoi ne serait-il pas roi, tout comme un autre ?
Pourquoi nous refuser ce plaisir ravissant
D’être altesse royale et princesse du sang ?

MISTRESS FLETWOOD.
Ma sœur, des vanités je suis fort peu touchée.

À l’œuvre du salut mon âme est attachée.

LADY FALCONBRIDGE.
Moi, j’aime fort la cour, et ne vois point pourquoi,

Quand mon époux est lord, mon père n’est pas roi.

MISTRESS FLETWOOD.
L’orgueil d’Ève, ma sœur, perdit le premier homme !
LADY FALCONBRIDGE, se détournant avec dédain.
On voit qu’elle n’est pas femme d’un gentilhomme !
CROMWELL, impatienté.
Taisez-vous toutes deux! — De votre jeune sœur
Imitez le maintien, le calme et la douceur.
À Francis qui rêve l’œil fixé sur la croisée de Charles Ier.
— À quoi pensez-vous donc, Francis ?
LADY FRANCIS.
Hélas ! mon père,
De ces lieux vénérés l’aspect me désespère.