Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L’UN DES ENVOYÉS.
Le cœur plein de tristesse,
Nous venons demander secours à votre altesse. CROMWELL.
Et qui donc êtes-vous ?L’ENVOYÉ.
Nous sommes des vaudois
Députés vers vous. CROMWELL, d’un ton de bienveillance.
Ah !
L’ENVOYÉ.
De tyranniques lois
Font peser sur nos jours des entraves bien tristes. Notre prince est romain, nous sommes calvinistes ;
Et la flamme et le fer dans nos villes ont lui
Afin de nous contraindre à prier comme lui.
Notre pays en deuil à vos pieds nous envoie.
CROMWELL, avec indignation.
Qui vous ose opprimer ? qui ? L’ENVOYÉ.
Le duc de Savoie.
CROMWELL, au duc de Créqui.
Monsieur l’ambassadeur de France ! entendez-vous ? Dites au cardinal que, pour l’amour de nous,
Il intervienne aux maux dont ce peuple est victime.
La France a sous la main ce duc sérénissime ;
Qu’il cède ! — Il est contraire au précepte divin
D’opprimer pour la foi. — D’ailleurs j’aime Calvin.
Le duc s’incline.
MANCINI, bas au duc.
Pour mieux tracer ces mots : tolérance publique. Il a trempé ses mains dans le sang catholique.