armes du roi mon maître dans la campagne de Flandre, redoublent la reconnaissance de sa majesté pour un allié aussi considérable que vous l’êtes, et qui l’aide si efficacement à réprimer la superbe de la maison d’Autriche. C’est pourquoi le roi a trouvé bon d’envoyer comme son ambassadeur extraordinaire près votre cour M. le duc de Créqui, chargé par sa majesté de faire savoir à votre altesse que la ville forte de Mardick, récemment prise par nos gens, a été remise à la disposition des généraux de la république d’Angleterre, en attendant que Dunkerque, qui tient encore, puisse leur être livrée conformément aux traités. M. le duc de Créqui a en outre la commission de faire agréer à votre altesse une épée d’or, que le roi de France vous envoie en témoignage de son estime et de son amitié. M. de Mancini, mon neveu, vous fera part du contenu de cette lettre, et déposera aux pieds de votre altesse un petit présent que j’ose joindre en mon nom à celui du roi ; c’est une tapisserie de la nouvelle manufacture royale, dite des Gobelins. Je désire que cette marque de mon dévouement soit agréable à votre altesse. Si je n’étais malade à Calais, je serais passé moi-même en Angleterre, afin de rendre mes respects à l’un des plus grands hommes qui aient jamais existé, à celui que j’eusse le plus ambitionné de servir après mon roi. Privé de cet honneur, j’envoie la personne qui me touche le plus près par les liens du sang, pour exprimer à votre altesse toute la vénération que j’ai pour sa personne, et combien je suis résolu d’entretenir, entre elle et le roi mon maître, une éternelle amitié.
« J’ai la témérité de me dire avec passion,
« Le très obéissant et très respectueux serviteur,
De ces riches présents, qui nous sont adressés.
Veuillez remercier, messieurs, son éminence.
L’Angleterre toujours sera sœur de la France.
Me dit tout haut : Grand homme ! et tout bas : Heureux fou !