Dévoré d’une soif de l’or que rien ne sèvre,
Harrison n’apprécie un sceptre qu’en orfèvre,
Et si quelque couronne à ses désirs s’offrait,
Ne l’usurperait pas, non, mais la volerait.
Ah ! pourquoi Dieu fait-il, dans ces jours de misère.
Du lion de Jacob un vil bouc émissaire ?
Olivier, revêtu d’une robe d’honneur.
Semblait toujours marcher à droite du Seigneur ;
Il était dans nos champs comme une gerbe mûre ;
Il portait de Juda l’invulnérable armure,
Et quand il paraissait à leur œil ébloui.
Les philistins fuyaient, en s’écriant : C’est lui !
Il était, Israël, l’oreiller de ta couche !
Mais ce miel en poison se change dans ta bouche ;
Il s’est fait tyrien ; et les enfants d’Edom
Ont, avec des clameurs, ri de ton abandon !
Tous les amorrhéens ont tressailli de joie.
En voyant qu’un démon le poussait dans leur voie ;
Il veut être, échauffé par l’impure Abisag,
Roi comme fut David ; — qu’il le soit comme Agag !
Qu’il meure !
Drogheda fume encor du sang de ses victimes.
Sa cour s’ouvre aux enfants de Gomorrhe et de Tyr.
Il a trempé ses mains au sang du roi martyr.
Sans respect pour nos droits, acquis par tant de guerres,
Il fait aux cavaliers restituer leurs terres.