Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LORD ORMOND.

Alliance !


LAMBERT.
Amitié !
Ils se serrent un moment la main.
À part.
J’aurai le diadème !

Quand tu m’auras servi comme j’aurai voulu,
L’échafaud de Capell n’est pas si vermoulu
Qu’il ne supporte encore un billot pour ta tête !


LORD ORMOND, à part.

Il croit marcher au trône, et son gibet s’apprête !

Une pause.


LAMBERT, à part.

Allons ! c’en est donc fait, me voilà compromis !
Ils m’ont choisi pour chef ! — Pourquoi l’ai-je permis ?
Ah ! n’importe ! avançons. — Ma crainte est ridicule ;
Et sait-on où l’on va, d’ailleurs, quand on recule ?
Parlons !

Il croise les bras sur sa poitrine et lève les yeux au ciel. Les puritains prennent leur attitude d’extase et de prière. Les cavaliers sont assis à table ; les jeunes boivent joyeusement. Ormond, Willis, Davenant et Jenkins paraissent seuls écouter la harangue de Lambert.
Pieux amis ! il nous est parvenu

Que, nonobstant ce peuple et son droit méconnu.
Un homme, qui se dit protecteur d’Angleterre,
Veut s’arroger des rois le titre héréditaire.
C’est pourquoi nous venons à vous, vous demandant
S’il convient de punir cet orgueil impudent ;
Et si vous entendez, vengeant par votre épée
Notre antique franchise abolie, usurpée,
Porter l’arrêt de mort, sans merci ni pardon,
Contre Olivier Cromwell, du comté d’Huntingdon ?


TOUS, excepté Carr et Harrison.

Meure Olivier Cromwell !


LES TÊTES-RONDES.
Exterminons le traître !