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NOTES DE L’ÉDITEUR.

tranquillité, cette liberté d’esprit, cette sérénité qu’il n’aurait pas rencontrées dans une ville un peu bruyante où il aurait été exposé à recevoir, lors de la publication de chaque partie, les amis et les admirateurs qui utilisent volontiers leurs loisirs à gaspiller le temps du maître dont ils louent la puissance de travail.

Soustrait à toute influence du dehors, à ces menaces quotidiennes de saisie ou d’interdiction de son œuvre, dont il ne recueillait que les échos intermittents et affaiblis, affranchi de toutes les petites récriminations et de toutes les querelles journalières entre éditeurs et imprimeurs, dont il aurait été le juge obligé, délivré de tous ces conflits entre éditeurs et contrefacteurs, dont il aurait été le confident sans cesse harcelé, il avait trouvé dans son île un refuge propice à sa méditation et un asile où il pouvait se consacrer tout entier à l’œuvre qu’en raison des grands problèmes soulevés il avait considérée comme une des plus retentissantes et des plus graves de sa vie.