chie veut qu’on obéisse. S’en tirera-t-on comme aux États-Unis par l’obéissance sans le respect ? Chétive réaction, puérile vengeance de toutes les minutes contre la suprématie qu’on a faite. Mauvaise grâce risible de l’égalité bourrue et morose devant l’autorité qui vient d’elle. En outre sortez de ceci : ou le chef de l’état est digne de son élection, et alors il mérite le respect ; ou il est indigne de son élection, et alors il ne mérite pas l’obéissance.
En somme, il ne faut rejeter ni le principe électif, ni le principe héréditaire. Tous les deux ont leur racine dans le cœur même de l’homme, et les inconvénients de l’un et de l’autre ont cela de particulier que dans la plupart des cas ils se neutralisent en se combinant. Pour que tous les besoins et tous les instincts de l’homme civilisé soient satisfaits, il faut de l’élection et de l’hérédité dans l’état. Le gouvernement parlementaire remplit ce double objet.
Nous avons extrait des notes séparées ces quelques fragments, ébauches du portrait définitif de Louis-Philippe.
Louis-Philippe.
Quand on est, comme l’auteur de ce livre, hors de tout à jamais, on se sent au-dessus des interprétations et des conjectures, et l’on dit simplement ce qu’on a à dire. Au moment de la vie où est arrivé celui qui écrit ces lignes, le siècle présent lui apparaît presque comme lointain, et, dans ce qui éclaire cette époque à ses yeux, il y a déjà de la lumière du tombeau. Nous parlerons donc du roi Louis-Philippe avec l’accent de l’histoire et sans plus de gène que si nous parlions de Henri IV ou de Louis XII.
(Ici le Portrait. Critique mêlée d’éloge. L’éloge prévaut.)
Finir ainsi :
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L.-P. devant l’histoire n’aura contre lui que deux choses : Premièrement l’objection radicale qu’on peut faire à tous les rois, et à laquelle se rattachent tous les faits du gouvernement intérieur et personnel reprochés à son règne ; deuxièmement, faute impardonnable, il ne connut pas assez la force de la France ; il fut modeste vis-à-vis de l’étranger.
C’était un roi à fond républicain.
L-P.
Les morts n’ont pas de complaisants. D’ailleurs ceux qui, comme l’auteur de ce livre, sont à jamais hors de tout, et n’attendent rien de la vie, auraient le droit de flatter une tombe.