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LES MISÉRABLES. — L’IDYLLE RUE PLUMET.

— Bah ! dit-elle, voyons donc.

Elle souleva cette pierre qui était assez grosse. Il y avait dessous quelque chose qui ressemblait à une lettre.

C’était une enveloppe de papier blanc. Cosette s’en saisit. Il n’y avait pas d’adresse d’un côté, pas de cachet de l’autre. Cependant l’enveloppe, quoique ouverte, n’était point vide. On entrevoyait des papiers dans l’intérieur.

Cosette y fouilla. Ce n’était plus de la frayeur, ce n’était plus de la curiosité ; c’était un commencement d’anxiété.

Cosette tira de l’enveloppe ce qu’elle contenait, un petit cahier de papier dont chaque page était numérotée et portait quelques lignes écrites d’une écriture assez jolie, pensa Cosette, et très fine.

Cosette chercha un nom, il n’y en avait pas ; une signature, il n’y en avait pas. À qui cela était-il adressé ? À elle probablement, puisqu’une main avait déposé le paquet sur son banc. De qui cela venait-il ? Une fascination irrésistible s’empara d’elle, elle essaya de détourner ses yeux de ces feuillets qui tremblaient dans sa main, elle regarda le ciel, la rue, les acacias tout trempés de lumière, des pigeons qui volaient sur un toit voisin, puis tout à coup son regard s’abaissa vivement sur le manuscrit, et elle se dit qu’il fallait qu’elle sût ce qu’il y avait là dedans.

Voici ce qu’elle lut :