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de roi à plume blanche (dont il coiffe le garde national, lequel l’ôta. Prudence des deux côtés).

Le roi traversant les Tuileries et voyant des feuilles jaunies à terre dit : Les feuilles tombent de bonne heure cette année. Le petit dauphin jouait avec ces feuilles mortes qu’il poussait du pied.

Ils traversent la foule hostile sur la terrasse des Feuillants. Un sapeur appelé Rocher commence par insulter la reine, puis la voit tremblante pour son fils, prend l’enfant dans ses bras, joue des coudes et apporte le dauphin sain et sauf dans l’Assemblée. — Vergniaud présidait[1].


La famille royale passa la nuit dans les combles de l’Abbaye adossée au Manège. Le lendemain la reine, sans le sou, prie sa première femme de chambre. Mme  Augié, de lui prêter 25 louis.

(Chercher au Moniteur les spectacles du 10 août[2].)


6 octobre. — Le jour où la tragédie de la royauté commença, la main fatale qui fait tout prit Louis xvi qui était à Versailles et le transporta à Paris. Versailles n’était que le décor de la grande comédie de l’étiquette.


Après les 5 et 6 octobre, M. de Montmorin, qui fut massacré plus tard le 2 septembre, s’écria dans un salon où était M. de Chartres, depuis Louis-Philippe, alors âgé de dix-sept ans :

— Il faut aller tous près du roi et entourer le trône.

Le duc de Chartres s’écria :

Il y a encore des lanternes !

Ceci est raconté par Monnier dans une lettre écrite à Mirabeau.


Le Temple. Deux hautes tours inégales, carrées, adossées l’une à l’autre, sans communication entre elles, chacune ayant au dedans quatre étages, au dehors deux tourelles, au sommet une plate-forme. Pour escalier une vis de Saint-Gilles. Intérieur délabré. Une vieille bibliothèque formée des vieux livres dévots du Temple et de quelques nouveaux livres, licencieux, rebut de la bibliothèque du comte d’Artois.

  1. Au verso d’une adresse timbrée septembre 1872. (Note de l’éditeur.)
  2. Ce fragment sur le 10 août est au verso d’une adresse timbrée 28 septembre 1872. (Note de l’éditeur.)