— C’est monsieur Sepher.
— « … Place-Nette, brigand… »
— C’est monsieur Jamois.
Le crieur poursuivait sa lecture sans s’occuper de ces commentaires.
— « … Guinoiseau, brigand. — Châtenay, dit Robi, brigand… »
Un paysan chuchota :
— Guinoiseau est le même que le Blond, Châtenay est de Saint-Ouen.
— « … Hoisnard, brigand », reprit le crieur.
Et l’on entendit dans la foule :
— Il est de Ruillé.
— Oui, c’est Branche-d’Or.
— Il a eu son frère tué à l’attaque de Pontorson.
— Oui, Hoisnard-Malonnière.
— Un beau jeune homme de dix-neuf ans.
— Attention, dit le crieur. Voici la fin de la liste : — « … Belle-Vigne, brigand. — La Musette, brigand. — Sabre-tout, brigand. — Brin-d’Amour, brigand… »
Un garçon poussa le coude d’une fille. La fille sourit.
Le crieur continua :
— « Chante-en-hiver, brigand. — Le Chat, brigand… »
Un paysan dit :
— C’est Moulard.
— « … Tabouze, brigand… »
Un paysan dit :
— C’est Gauffre.
— Ils sont deux, les Gauffre, ajouta une femme.
— Tous des bons, grommela un gars.
Le crieur secoua l’affiche et le tambour battit un ban.
Le crieur reprit sa lecture :
— « … Les susnommés, en quelque lieu qu’ils soient saisis, et après l’identité constatée, seront immédiatement mis à mort. »
Il y eut un mouvement.
Le crieur poursuivit :
— « … Quiconque leur donnera asile ou aidera à leur évasion sera traduit en cour martiale, et mis à mort. Signé… »
Le silence devint profond.
— « … Signé : le délégué du comité de salut public, Cimourdain. »
— Un prêtre, dit un paysan.
— L’ancien curé de Parigné, dit un autre.
Un bourgeois ajouta :